C’est avec ces mots forts dépeignant les réalités du peuple burkinabé que débute le conte « cohésion social » de la jeune étudiante Samira Hanna Moumoula du pays des hommes intègres. Durant 15mn, bercés par le son enivrant de la voix de la conteuse et les mélodies de son guitariste, émotions et émerveillement sont lus sur les visages. Dans la salle ‘’ Petit chapiteau’’ du palais de la culture de Treichville, une cinquantaine de personnes passionnées de contes et d’histoires ont effectués le déplacement pour profiter de ce spectacle très peu ordinaire.
« Gratitude et respect à la terre » ; « respectons la différence », la salle reprend en cœur ces bouts de phrases pleins de sens et de vérités. A travers ce conte, Samira envoie un message fort de vivre ensemble, de respect des différences, de tolérance et surtout de paix. Elle croit en la force de la parole et sa capacité à avoir une influence sur les maux qui minent le monde. « Le conte peut partir d’une situation non imaginaire et véhiculer un message ».
« La situation sécuritaire, les conflits intergénérationnels et inter-ethniques de mon pays m’ont inspiré à écrire ce texte. »
Samira Hanna Moumoula
Le conte raconte l’histoire d’une savane prospère, où animaux, hommes et arbres vivent en harmonie, se dresse majestueusement Tanga le Karité, un arbre généreux et dévoué. Mais parmi eux, Cactus, jaloux de la splendeur de Tanga, ourdit un plan pour le renverser. Avec des complices, il laisse la savane être ravagée par une attaque de pucerons. La savane dévastée, Cactus règne en maître. Cette histoire, tragique mais instructive, rappelle les défis et les luttes de la société burkinabé, où l’avenir est parfois incertain et précaire. Mais comme dans toute histoire, il y a toujours de l’espoir. Et peut-être, un jour, la savane renaîtra de ses cendres, retrouvant sa splendeur grâce à la résilience et à la solidarité de ceux qui l’habitent.
Digne fille de Ouagadougou, Samira a grandi au milieu des contes et des légendes qui ont façonné son imaginaire et sa passion pour cet art. Par la force des mots, elle compte bien apporter sa pierre à l’édifice en passant son message de paix et de tolérance. « Chacun dans sa singularité est sacré. Apprenez à vous respecter les uns et les autres et surtout quand on veut exceller, il faut toujours retourner à la source. »
Par Zouleyka Cherif