BODYRIGHT : Mettons fin à la violence en ligne

BODYRIGHT : Mettons fin à la violence en ligne

Insulte, harcèlement, moqueries, partage d’image non consensuel, ce sont en autres les violences en ligne que subissent les femmes et les filles. L’espace virtuel peut être hostile pour les femmes et les filles. Les abus en ligne sont le plus souvent axés sur le partage d’images ou vidéos intimes qui ont pour objectif de brimer la femme. Connu sous le nom de « vengeance pornographique », ce type d’abus sexualisé intervient soit après une rupture amoureuse, soit pour faire chanter une femme. Cependant, il convient de noter que ce terme est répréhensible car il suggère qu’une victime a mérité une rétribution ou a consenti à faire de la pornographie. La manipulation d’images à l’aide de l’apprentissage automatique ou de l’intelligence artificielle appelée les deepfakes et la prise d’images non consensuelles sous une jupe ou une robe désignée par le terme le upskirting, constituent également des abus en ligne.

Ces différentes formes de violence numérique sont répandues, récurrentes, constantes et omniprésentes. Et les conséquences de ces violations de la vie privée d’une personne, de sa dignité, de son autonomie et de ses droits sont dévastatrices.

Afin de lutter contre les violences en lignes notamment les abus sexualisés, le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) lance « BODYRIGHT».

Crédit photo: site de UNFPA

« BODYRIGHT » est un nouveau copyright pour le corps humain qui exige que les images de notre corps bénéficient du même respect et de la même protection en ligne que les droits d’auteurs accordés à la musique, aux films et les logos des entreprises afin de mettre fin aux violences numériques suivi d’échange.

Dans le cadre de la promotion de « BODYRIGHT », l’UNFPA a organisé un panel le vendredi 1er Avril 2022 à l’Hôtel Belle Côte.   

Autour de la table de séance, il avait :

Constitué de personnes ressources engagées dans la lutte contre les Violences Basées sur le Genre, le panel a mis en évidence la nécessité de garantir la protection des images du corps de la femme.

Il convient de rappeller que selon une étude menée uniquement sur des personnes de plus de 18 ans par Economist Intelligence Unit en 2020 

  • 85%des femmes dans le monde ont été victimes ou témoins de violences numériques à l’encontre d’autres femmes.
  • 57% des femmes ont vu leurs vidéos ou leurs images en ligne faire l’objet d’un abus ou d’une manipulation.
Crédit photo UNFPA, galerie photo BODYRIGHT

Quant à Sensity AI, un institut de recherche, il relève que 96% des vidéos deepfake en ligne sont de la pornographie mettant en scène des femmes.

Ces chiffres témoignent de la gravité des violences en ligne. Les violences en ligne constituent une violation des droits humains. C’est pourquoi les décideurs politiques, les entreprises technologiques et les réseaux sociaux doivent accorder autant d’importance aux abus d’images, à la dévalorisation des personnes et à la misogynie en ligne qu’aux infractions au droit d’auteur.

Par Rita Pascale Kwaminan

Droit de femme Société