La COP 15 Abidjan a fermé ses portes le vendredi 20 Mai dernier. 197 pays et de 5000 participants se sont réunis au cœur de la capitale économique pour parler des stratégies pour lutter contre la désertification et la sécheresse.
Quand on s’est réjoui de l’organisation de la COP15 dans son pays, on ne peut que se sentir mal quand seulement quelques jours après la clôture de l’événement, on apprend qu’une réserve naturelle sera rasée pour laisser place à un hôtel de luxe.
L’article qui suscite l’indignation.
L’indignation des Ivoiriens part d’un article publié sur le SIKA Finances, le mardi 24 Mai 2022. En effet, il fait mention dans l’article que le site de Dalhia fleur donnera place à une smart city qui comportera 1000 chambres, une galerie marchande et un parc animalier. Le projet sera mis en œuvre avec les ministères ivoiriens en charge du tourisme et celui de l’environnement.
Des voix se lèvent et une pétition a été lancée pour stopper le projet. Après quelques recherches effectuées, il apparaît que l’annonce du projet date d’Avril 2022; en témoigne des articles publiés par L’Agence Ivoirienne de Presse et le site d’informations Abidjan.Net.
Les questions qui me viennent à l’esprit sont les suivantes : Une réserve naturelle peut-elle détruite ? Quelles sont les implications du projet ?
La destruction d’une réserve naturelle est un acte délictueux.
Lorsqu’un espace est classé en réserve naturelle, cela intervient pour assurer la conservation d’éléments d’un milieu naturel d’intérêt national ou la mise en œuvre d’une réglementation communautaire ou d’une convention internationale. Les réserves naturelles sont des outils réglementaires qui concernent tout ou partie d’un territoire dont la conservation de la faune, de la flore, du sol, des eaux, des gisements de minéraux ou de fossiles et, en général, du milieu naturel, présente une importance particulière. La destruction d’une réserve est donc un acte délictueux.
Le site DALHIA FLEUR est répertorié par l’Office Ivoirien des Parcs et Réserves comme une réserve nature. Le site a été déclaré domaine d’utilité publique par le décret n° 00895/MINEEF/ du 17 octobre 2007 avec la dénomination Réserve naturelle Partielle de Dahliafleur.
Suite à la grogne des internautes et sous la pression des réseaux sociaux, le Ministère du Tourisme produit un communiqué de presse. Il ressort de ce communiqué que le site de Dalhiafleur n’a ni été concédé ni été vendue. Il s’agit plutôt d’un projet écologique qui mettra en valeur la réserve naturelle.
Le communiqué n’a pas calmé les ardeurs des internautes. Qualifié de communiqué de gestion de crise, plusieurs internautes mettent en doute les allégations du Ministère.
Pour ma part, l’Etat ivoirien doit mettre tout en œuvre pour préserver la flore ivoirienne. Pour apprécier l’état de dégradation de la nature, il suffit juste de se rendre à l’intérieur du pays. La clarté du ciel et l’air pur vous ferons comprendre qu’il est impérieux de lutter contre la désertification.
La réserve de Dalhlia fleur, un joyau à préserver
A titre d’information, la réserve naturelle partielle de Dahlia fleur a été créée le 14 octobre 2004. Située dans la périphérie de la commune de Bingerville, elle est facilement accessible par l’ancienne route de Bingerville qui la borde. Propice pour des randonnées et les randonnées pédestres, elle s’étend sur une superficie de 148 hectares.
La réserve de Dahlia fleur, c’est:
- 91 hectares de forêt bien conservée
- 08 hectares de forêt secondaire
- 15 espèces de mammifères
- 69 espèces d’oiseaux inventoriés.
Ces différentes caractéristiques de Dalhia fleur atteste que c’est un joyau qui doit être préservé.
Par Rita Pascale Kwaminan